Distingué au titre de ses qualités humaines, de son goût pour l'innovation avant la lettre et pour avoir créé la marque et l'entreprise PATAUGAS !

NOTRE PORTRAIT :

L’HOMME QUI A FAIT MARCHER TOUS LES AVENTURIERS DU MONDE…

 

René Elissabide, est né le 8 mars 1899 à Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques) et mort le 25 février 1967 dans cette même commune.

C’est un industriel français, inventeur de la chaussure Pataugas.

Oui LA Pataugas !!! Pas l’espadrille, cela tient mieux aux pieds !

C’était 24 août 1950 pour être précis.

Dans les années 1930, René Elissabide est représentant en farine pour la minoterie de sa tante.

Toutefois, il se lance dans l’espadrille en créant la sandale Regum ; une sandale en toile avec une semelle en caoutchouc.

Il apparaît que le nom est un mot-valise composé de « Re », les initiales de René Elissabide et de « gum » ; pour les semelles.

En effet, l’idée lui en serait venue en voyant des enfants espagnols jouer avec de vieux bouts de pneu fixés aux pieds par des lacets.

Dès lors, améliorée avec l’aide d’un technicien du caoutchouc nommé Giraudier, la chaussure Regum connaît le succès.

Pour autant, infatigable créateur, René Elissabide travaille dans de nombreux domaines.

Ainsi, il dépose une soixantaine de brevets ; produit des chaussettes en laine des Pyrénées, des produits insecticides ou vétérinaires, des espadrilles.

Il va même jusqu’à créer un apéritif (le Retap) pour concurrencer l’Izarra.

Durant la guerre un savon (le Devor) à base de résine des Landes, de sciure et de soude caustique. Des wagons remplis de ce savon quittent alors Mauléon.

C’est le Géo Trouvetout basque !

En 1948, il revient d’un voyage d’études aux États-Unis où il a beaucoup exploré la nature. Alors, il imagine un brodequin léger, mais très résistant.

En effet, René, qui souffre des pieds, cherche un intermédiaire entre la sandale de jute et la chaussure de montagne. C’est ainsi qu’il trouve la formule magique en gardant la forme d’une chaussure montante, mais en la fabriquant en toile avec une épaisse semelle crantée. La Pataugas est née !

Il y a deux hypothèses sur l’origine du nom de Pataugas.

Le nom viendrait d’un employé de la fabrique qui jugeait que «ces chaussures sont très bonnes pour patauger dans les flaques».

Ou bien encore de «pâte à gaz», car sur les premières chaussures, le caoutchouc était collé au soulier en le passant sur un réchaud à gaz.

Ces chaussures furent utilisées par les randonneurs, les marcheurs, les chasseurs et les pêcheurs, mais aussi les soldats en Indochine et en en Algérie.

De 10 ouvriers en 1949, l’entreprise en emploie plus de 400, pour la seule fabrication, dès le milieu des années 1950.

L’usine produit quotidiennement 4 000 paires et deux ou trois wagons remplis de cette production sont expédiés depuis la gare de Mauléon.

À l’époque Mauléon est une ville riche, comme Hasparren, qui emploie des milliers d’ouvrières dans l’industrie de la chaussure…

Par malchance, le 7 septembre 1950, un incendie ravage l’usine, mais seulement quinze jours plus tard, la production redémarre. Vive la force basque !

En 1952, alors qu’une grève générale paralyse l’ensemble des entreprises du pays ; l’entreprise Pataugas où les salaires sont substantiels continue de produire.

Par ailleurs, René Elissabide organise un grand prix du Pataugas cycliste, ainsi qu’un tour de ville des garçons de café, chaussés comme il se doit. Du Chasseur français à France-Soir, il multiplie les réclames dans la presse pour entretenir la renommée de ses chaussures inusables.

Pour sa publicité, Elissabide utilise trois personnes qui travaillent dans sa fabrique : les « trois Etche » (Etcheverry, Etchegoyen, Etchebarne) ; accomplissent à pied de longs raids à travers la France et l’Europe (Strasbourg, Lille, Londres, San Remo, Gibraltar).

Ils sont chaussés de mocassins Iowa, une autre de ses inventions, cependant les caravanes publicitaires qui les suivent vantent les Pataugas.

René Elissabide est aussi conseiller général du canton de 1945 à 19641 ; suppléant à la députation du docteur Alexandre Camino de 1958 à 19621, propriétaire du journal Le Miroir de la Soule en 19561. Défenseur du folklore local, il relança aussi l’association musicale de la Lyre mauléonaise.

Comme il est très mondain, il fait venir à Mauléon des personnalités comme Charlie Chaplin, Luis Mariano, Gabrielle Dorziat ou Fernandel.

Ginger Rogers visitera l’usine et le général de Gaulle, saluant l’inventeur lors d’une foire à Pau, lui dira : «Votre marque Pataugas est connue partout.»

René Elissabide contribua à l’ouverture de la route internationale du port de Larrau à travers les Pyrénées en offrant le premier bulldozer.

Néanmoins, à la fin des années 1960, avec la fin des guerres coloniales, une concurrence de plus en plus vive et de nouvelles modes, les modèles de la marque se vendent moins et l’entrepris connaît de plus en plus de difficultés.

Son dernier lancement industriel sera la fabrique de plastique Tréfilex, en 1963 et la société est hélas fermée en février 1965.

Malade, René Elissabide meurt le 25 février 1967 à l’âge de 68 ans, deux ans jour pour jour après la fermeture de son entreprise.

Sa villa de Mauléon a été rachetée par la Communauté de communes de Soule-Xiberoa pour y établir son siège et y installer ses bureaux.

Immense hommage posthume monsieur Elissabide. Vous avez, comme René Lacoste, créé au Pays Basque une marque internationale. Nous espérons que votre exemple inspirera nos entrepreneurs locaux. En effet, vous avez démontré qu’avec beaucoup de travail et d’idées, nous pouvons créer au Pays Basque des produits de légende qui restent immortels !

© Franck Sallaberry pour L’institut Pays Basque Excellence / Crédit Photo : Wikipedia

VOUS

Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?

Capitaine Flamme !

Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?

La loyauté, la fidélité, l’humilité et la fierté.

Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?

Quelqu’un qui a servi et aimé.

VOTRE TRAVAIL

Quel a été votre premier job dans la vie ?

Bénévole à ATD QUART MONDE…

A quoi ressemble une de vos journées ?

Café(s)-rencontres multiples avec les adultes de l’établissement et des acteurs du territoire pour construire chaque jour des projets au service de la réussite des jeunes.

Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?

Les personnes qui vivent selon la démarche « Essai-erreur ».

VOTRE PAYS BASQUE

Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?

L’accueil dans mon village d’Iholdy !

Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?

Le bord de l’eau, les plages, la douceur des paysages de l’intérieur, les rues de Bayonne, Hendaye, Espelette ou Biarritz… Les restaurants, les bars, les galeries d’art(s), Aguilera ou Jean Dauger (pour ne fâcher personne…)… »mes restaurants » d’Hasparren, la Villa Arnaga…

À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?

Un Pays qui n’oublie jamais l’humilité et les fiertés de son histoire, de sa culture, de ses combats et qui préserve la qualité de son territoire !

VOTRE QUESTION

Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?

L’amour existe-t-il après la mort?