
Notre hommage :
Iñaki Lascubé : Artisan d’une vie, créateur de souvenirs et sportif de l’extrême
Né le 3 octobre 1979 à Saint-Jean-de-Luz, Iñaki Lascubé incarne la passion d’un artisan qui a su faire de son métier un art de vivre. Élevé dans la ferme familiale d’Ainhoa, il découvre dès son plus jeune âge la magie du bois. À 10 ans, fasciné par un escalier en bois aperçu lors d’une foire, il se jette avec enthousiasme dans l’apprentissage de la menuiserie, recevant dès l’année suivante un établi offert par ses parents. Ce fut le début d’un parcours marqué par la détermination, la créativité et l’envie de transcender le simple travail du bois pour en faire un instrument de mémoire et d’émotion.
Un parcours forgé dans l’artisanat
Iñaki a débuté sa formation au lycée Cantau d’Anglet, poursuivant ensuite avec une formation en BP en alternance à la Fédération Compagnonnique d’Anglet. Son objectif, affiché dès l’âge de 18 ans, était de créer sa propre entreprise avant ses 25 ans. Après plusieurs années passées à travailler en tant que salarié pour rembourser et acquérir son matériel, il se lance à son compte, installant son atelier dans un corps de ferme familial gracieusement prêté par son Amatxi. La création du premier meuble « bouton Amatxi », en hommage à ce pilier de sa vie, marque le tournant de sa carrière. Peu après, il dépose d’ailleurs sa propre marque « iñaki » et signe chacune de ses créations d’un fer à chaud, symbole de son empreinte unique sur le bois et les matériaux locaux.
L’art de créer des souvenirs de vie
Pour Iñaki, chaque pièce qu’il conçoit va bien au-delà de la fonctionnalité : ce sont de véritables réceptacles de souvenirs. Comme il l’affirme lui-même sur son site, « ce n’est pas la peine de vivre si on n’a pas de souvenirs ». Dans ses escaliers, bancs, étagères et autres réalisations, il cherche à transformer de simples objets en témoignages de vies vécues, en symboles de rencontres et de moments partagés. Cette approche, à la fois poétique et résolument pratique, fait de lui un créateur au carrefour de l’art et de l’artisanat, apportant une dimension existentielle à son travail.
Un engagement sportif et une quête du dépassement
Parallèlement à sa carrière artisanale, Iñaki a toujours entretenu une relation singulière avec le sport. Dès l’enfance, il découvre le rugby à l’US Cambo, puis s’illustre en cross durant ses années de lycée. Plus tard, la pratique du judo au Club de Cambo lui permet de se reconnecter à son corps et de canaliser son énergie, un apprentissage qui se révèle précieux après des épreuves personnelles difficiles.
Après une pause imposée par deux accidents de la route et d’autres épreuves de la vie, Iñaki se relance dans la randonnée sur les sentiers du Pays Basque, Bretagne, Ariège et Espagne. En novembre 2023, la découverte du Spartan Race Andorre marque le début d’une aventure sportive intense. Après trois mois de préparation physique et mentale – incluant l’accompagnement d’un coach sportif et d’un coach mental – il participe en juin 2024 à sa première Spartan Race de 26,5 kilomètres, où il se distingue en s’engageant ensuite dans la catégorie Pro Age Group avec d’excellents résultats. Fort de cette expérience, il fonde l’association ILOA, visant à promouvoir l’esprit d’équipe, la résilience et l’adaptation dans un cadre sportif exigeant, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine.
Un double engagement pour le Pays Basque
Iñaki Lascubé incarne parfaitement ce double projet : rester et travailler au Pays Basque, un territoire aux traditions riches et parfois menacées par un contexte économique incertain, tout en élevant son métier au rang d’art. Chaque création, qu’elle soit le fruit de son atelier ou le symbole d’un exploit sportif, porte la marque indélébile de son attachement aux racines basques et à la transmission de souvenirs. C’est ce mélange audacieux de travail artisanal et d’engagement sportif qui fait de lui une figure inspirante pour tous ceux qui croient en la beauté des petites choses transformées en grands projets.
Iñaki Lascubé nous rappelle qu’au cœur de chaque création, de chaque action et de chaque course, se trouve une histoire, un souvenir, et une invitation à vivre pleinement en harmonie avec soi-même à savoir ses origines et les destinations que l’on se choisit… Ainsi il montre qu’au coeur de chaque être humain vit à la fois un enfant espiègle et encore rêveur, un adulte fort et tendre, et un héros intrépide et bienveillant qui ne demande que de nouveaux défis pour se révéler.
© Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence.
Son Autobiographie : Je suis né le 3 Octobre 1979 à Saint-Jean-De- Luz et je suis l’heureux père de mon fils Julen.
J’ai grandi dans la ferme familiale à Ainhoa avec mes parents, mon frère et mon Amatxi.
J’ai souhaité devenir menuisier à l’âge de 10 ans quand, dans une foire, j’ai vu un escalier en bois. Dès l’année suivante, mes parents m’offraient un établi.
A 14 ans je commence mes premiers stages en entreprise, suivis de 2 ans de CAP BEP au lycée Cantau d’Anglet.
A 16 ans, je rentre en formation BP en alternance pour 2 ans, à la Fédération Compagnonnique d’Anglet.
Dès l’âge de 18 ans, j’ai pour but de créer ma propre entreprise avant mes 25 ans. Visant cet objectif, je commence à me constituer un parc machine en empruntant à mes parents et à mon Amatxi.
Je travaille en tant que salarié durant 6 années chez un compagnon pour rembourser ces machines et continuer d’en acheter de nouvelles.
Deux mois avant mes 25 ans, je me mets à mon compte, mon atelier installé dans un corps de ferme familiale que mon Amatxi décide de me prêter gracieusement. Au bout de 2 années, j’embauche deux jeunes du village.Pendant près de 9 ans, nous avons travaillé à la fabrication d’escaliers en tous genres et sur des chantiers tout aussi divers, ce qui nous a permis d’acquérir de l’expérience.
Quand ma grand-mère que j’adorais nous quitte, je demande à ma mère de me trouver des boutons lui appartenant.
Sans hésiter, j’en choisis un et je décide de créer mon premier meuble en pièce unique, le bouton « Amatxi » en son honneur.
La même année, je décide de créer ma propre marque de mobilier déposée à l’INPI, « iñaki ».
Nous signons toutes nos réalisations « iñaki » avec un fer à chaud.
Toutes nos fabrications bois avec mélange métal, inox, cuir, etc … sont issues à 100% du Pays Basque et sortent de nos ateliers d’Ainhoa, avec la collaboration d’artisans locaux pour le mariage des matériaux.
En 2017, nous créons notre propre page Facebook « meubles iñaki ».
Mon fils Julen a suivi sa formation d’apprenti en CAP au sein de mon entreprise, avec la Fédération Compagnonnique d’Anglet.
Aujourd’hui nous envisageons l’achat d’un terrain artisanal à Ainhoa afin de répondre à la demande de nos clients et de pouvoir former d’autres jeunes locaux.
Concernant mon aventure sportive :
A part jouer autour de la ferme avec mon petit frère, à la pala et partir en randonnée autour de chez nous, je n’ai pas pratiqué de sport jusqu’à l’âge de 14 ans.
J’ai commencé le Rugby en club à l’US Cambo en Minime, durant 13 années avec quelques coupures dans certaines saisons.
Pendant mes 3 années Junior, je jouais les Samedis et je cumulais un match tous les dimanches en Sénior.
J’ai pu découvrir plusieurs sports au Collège Saint Michel Garicoitz à Cambo les Bains dont le Rugby et au Lycée Cantau à Anglet.
J’ai fini 2 années consécutives premier du cross du lycée tout BEP confondu. Ex aequo la première année avec un pote de classe, Alain Suhas d’Espelette. On s’était parlé quelques mètres avant la ligne afin de la traverser ensemble, une confiance mutuelle entre nous respectée. Je lui dois bien cet en-aparté.
Ensuite, le lycée m’a demandé les 2 années consécutives de la représenter en cross inter-lycée. J’ai refusé pour pouvoir assister aux entraînements de rugby. C’était comme ça !
Puis j’ai découvert le Judo à l’âge de 28 ans dans le Club de Cambo, grâce à l’une de mes plus belles rencontres (il se reconnaîtra). J’adore la culture autour de ce sport.
Cela m’a aidé à me canaliser et à aussi découvrir mon corps après les saisons passées au Rugby.
J’ai pu pratiquer au sein de ce Club, le Taïso et l’Aïkido.
Les événements marquants :
Hélas, deux accidents de la route (2015, 2017) m’ont fait arrêter les sports de contact.
Après quelques événements compliqués dans ma vie : pertes de proches, divorce… Je me suis complètement relancé dans la randonnée (Pays Basque, Bretagne, Ariège, Espagne) avec mon compagnon de route Subil (Choubile), un Border collie.
En 2023, après un échange avec une amie, je prends contact avec une énergéticienne qu’elle me conseille sur Cambo les Bains.
La métamorphose :
« le travail sur soi qui m’a changé la vie, une perception et la mise en avant de l’essentiel. Bref le « Smile » tous les jours. »
Ma découverte des Spartans…
Lors d’une soirée au Judo au début des années 2010, un militaire qui était licencié au Club, m’a exposé le fait que je devais m’inscrire à des courses à obstacles. Je n’en ai pas donné suite.
En Novembre 2023, c’est trouvé sur ma page d’accueil réseaux sociaux la pub du Spartan Race Andorre. Je me suis fait une préparation physique sans que l’on me voit durant 3 mois.
J’ai pris rendez-vous le mois de Février suivant avec le responsable de la salle ItsaTraining à Itxassou. Coach sportif, ancien militaire avec une salle de taille familiale. Exactement ce que je cherchais.
Je lui ai fait part de mon objectif en Andorre au mois de Juin 2024. Participer et finir le 21 kilomètres 30 obstacles en amateur.
La compétition Spartan Race:
Le 8 Juin 2024, je termine mon premier Spartan Race qui était en réalité un 26,5 kilomètres. Pris au jeu de la course, je double et passe la ligne avec des Pro parties 30 minutes avant mon départ. J’avais juste un verre en plastique en poche par manque d’expérience. Je fais un bon classement.
Suite aux conseils d’un participant, je m’engage en Pro Age Group pour les courses suivantes, à Morzine et Verbier (classement 6 ème sur 749 participants pour ce dernier).
Je découvre les formats et les spots de chaque course, soit le 5 kilomètres Sprint avec 20 obstacles, le 10 kilomètres Super avec 25 obstacles et le 21 kilomètres 30 obstacles. Un sport complet physiquement avec de la réflexion, adaptation et tout cela dans des cadres magnifiques. Je rencontre de belles personnes à chaque sortie.
Suite aux 3 courses, je me trouve avec la possibilité de participer aux Championnats du Monde Trifecta en Grèce, soit les 3 courses en 3 jours consécutifs. A 45 ans, pourquoi pas !
Préparation en 2 mois chrono. . .
Je démarre avec une côte fêlée, dès le lendemain mon coach mental me fait travailler sur l’abstraction de la douleur avec 100 montées et 100 descentes en courant des tribunes du stade de Cambo.
Tout est mis en place, coach sportif avec programme.
Coach mental avec des exercices à appliquer, ostéo, kiné, incroyable dans ma vie d’artisan.
Pour compléter le travail de la partie émotionnelle, je pars, grâce à une amie, à la rencontre des dirigeants de l’Association Olagaroa Sport Adapté afin de voir si je peux participer aux entraînements comme éducateur. Ils me valident le fait de pouvoir y assister.
Personnes en Sport adapté = personnes qui présentent un handicap psychique ou mental. Certainement la plus incroyable découverte qui m’est arrivé jusqu’à ce jour. Ces personnes me donnent plus que je ne pourrai jamais leurs donner.
A cela, on rajoute quelques entraînements d’escalade au Roof avec mon coach perso.
Résultats de ma première saison :
Au bout des 2 mois, mon corps et mon mental m’ont permis de finir le Championnat du Monde Trifecta Pro Age Group, 199 ème sur 540, 23 ème sur 75 dans ma catégorie. Je tiens à préciser que j’y suis arrivé en étant entouré par des Coachs, encadrement, entourage, ma famille, ma compagne et même mes loulous d’Olagaroa. Je ne peux écrire sans les citer.
Suite à ce parcours, j’ai créé une Association Sportive loi 1901 qui se nomme ILOA.
J’ai la chance d’avoir la marque locale EZ KEXA qui me fournit les tenues retrouvant notre identité dessus.
La saison 2 vient de démarrer, j’ai validé le Sprint à Valmorel, course neige et glace. Classement 32 ème au générale et 4 ème dans ma catégorie Age Groupe.
L’aventure continue…
VOUS
Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?
J’ai lu et relu les « Astérix et Obélix », génial sans oublier Idéfix.
Mais j’adore Sangoku, il me fascine. Toujours égal à lui-même, il aime la vie, sa famille et ses amis. Il adore rigoler, manger et par-dessus tout le sport. Il incarne la simplicité, la force, l’honnêteté, la sincérité et la gentillesse. Il donne tout ceux qu’il peut en tournoi tout en respectant ses adverses. Il se met en colère, que dans les situations qui le méritent.
Après avoir travaillé sur moi, sans hésiter les valeurs de Sangoku que je viens de décrire dans la question précédente.
On y rajoute, dire « bonjour », « au revoir », « merci », « s’il vous plaît », ça paraît simple, mais ça se perd.
Dire quand c’est bien, car on a tendance à dire quand ça ne l’est pas.
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?
« Mon sourire », qu’ils sachent ou se rappellent que je suis heureux. Leçon de vie de mon Père, suite à de nombreux accidents, une maladie grave qui ne le lâche pas et la perte de ma Maman en 2020, il est toujours debout, et il ne se passe pas un jour sans voir un sourire sur son visage.
Quels sont selon vous les clés du bonheur personnel ?
Prendre le temps de se découvrir, se remettre en question. On se néglige, on croit que l’on se connaît.
Mais en grattant un peu, nous avons tous quelque chose qui n’est pas réglé. C’est quelque chose que j’ai pu travailler récemment.
Prendre le temps pour soi, afin d’être au mieux pour soi et du coup au mieux pour les autres.
SUR VOTRE ACTIVITÉ SPORTIVE
Quels sont les sports que vous avez pratiqués ?
Comme je l’ai dit plus haut, le rugby, le judo, l’Aïkido et bien entendu un peu de pelote et j’ai touché à beaucoup de choses pour me tester. Mais la révélation pour moi ce sont les courses extrêmes mêlant le trail en pleine nature, le franchissement d’obstacles et les défis physiques. Une véritable école de vie touchant parfois à une forme de spiritualité.
A quoi ressemble vos entrainements ?
Lundi , Mercredi et Vendredi: travail jusqu’à 17h30 (ce qui est parfois du sport ; ) puis entraînement en salle.
Mardi : travail jusqu’à 17h30 puis course en montagne pendant deux ou trois heures.
Jeudi : une semaine sur deux :
– entraînement avec l’Association Olagarroa Sport Adapté
– course en montagne
Dimanche randonnée avec ma compagne.
Quelles sont les qualités sportives que vous appréciez ?
Comme dans le travail « L’investissement » de chacun. Car rien de grand ne se fait sans engagement collectif et sans discipline personnelle.
VOTRE PAYS BASQUE
Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?
Il y en a tellement !!!
- Avec mon fils, la joie d’être Père et de le voir évoluer.
- Avec mon Père, chaque moment passé avec lui.
- Avec mes potes, les moments conviviaux, balades, sorties, repas.
- Avec ma chérie, ça, ça reste notre jardin secret.
Je vous avais prévenu, il y en a beaucoup…
Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?
Les montagnes, je ne m’en lasse pas, les villages magnifiques que ce soit en Hegoalde comme en Iparralde.
À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?
Sans plastiques, sans pollutions, avec le respect de la nature et de l’environnement. En prenant le temps.
Pas d’industrialisation, ni de sur consommation….
En fait ça serait le Monde Idéal !
VOTRE QUESTION
Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?
Avez vous envie de détruire notre planète et les êtres qui y vivent ?
Car en fait, aujourd’hui, c’est ce que nous faisons !