MARKO
Distingué au titre de ses qualités humaines, de son exceptionnel talent de dessinateur, et de son style unique alliant le meilleur de l'Europe et de l'Asie.

© Photo Dominik Fusina – Merci à lui

Marko : Un artiste au service de la mémoire, de l’émotion et de l’humanité

Né en 1969 à Bordeaux, Marc Armspach, plus connu sous le pseudonyme de Marko, est un dessinateur de bande dessinée français dont le parcours est marqué par une passion profonde pour l’art et une volonté de transmettre des récits empreints d’humanité. Son œuvre, alliant sensibilité et précision historique, a su toucher un large public, notamment à travers des séries comme Les Godillots. Il vit à Ustaritz, mais ses projets le portent partout en France et souvent à l’étranger, et son imagination bien plus loin encore…

Les débuts d’un passionné

Dès 1989, Marko intègre les Studios Ellipse à Paris, où il collabore à la série animée *Babar*. Cette expérience enrichissante lui permet de développer ses compétences en animation et en illustration. Plutôt que de suivre la voie militaire, il choisit de devenir objecteur de conscience et s’engage au service d’un centre culturel au Pays basque. C’est là qu’il ouvre son premier atelier en 1990, à Ostabat, et réalise ses premières bandes dessinées en langue basque, Orreaga* et *Pedro Mari.

Une collaboration fructueuse avec Olier

En 2001, Marko entame une collaboration avec le scénariste Olier, donnant naissance à la série *L’Agence Barbare*, publiée en quatre tomes aux éditions Bamboo. Cette série marque le début d’une longue et fructueuse association entre les deux artistes. En 2011, ils lancent ensemble *Les Godillots*, une série qui plonge les lecteurs dans le quotidien des soldats de la Première Guerre mondiale. Le quatrième tome de cette série a reçu le « label centenaire », attestant de sa qualité et de son importance dans le devoir de mémoire.

Une ouverture sur le monde avec GEO BD

La même année, Marko rencontre le couple de scénaristes BéKa, avec lesquels il travaille sur la série *GEO BD*, publiée aux éditions Dargaud en collaboration avec le magazine GEO. Cette série emmène les lecteurs aux quatre coins du monde, mêlant aventure et découverte culturelle. En 2013 et 2014, ils publient deux albums dans la collection « Voyage » chez Bamboo, conduisant les héros Ben et Nina en Chine puis en Inde.

Une réflexion sur le sens de la vie avec « Le jour où… »

En 2016, Marko illustre le premier tome de la série *Le jour où…*, intitulé *Le jour où le bus est reparti sans elle*. Cette série, qui compte plusieurs albums, invite à une réflexion profonde sur le sens de la vie et les choix personnels, abordant des thématiques universelles avec une grande sensibilité. citeturn0search15

L’humour du quotidien avec « Vivre avec un dessinateur »

Depuis l’été 2014, Marko partage quotidiennement des anecdotes humoristiques sur la page Facebook *Vivre avec un dessinateur*, offrant une plongée décalée dans son univers quotidien. En 2016, le premier tome de *Vivre avec…* est publié aux éditions Bamboo, permettant aux lecteurs de découvrir avec humour les coulisses de la vie d’un artiste.

Une contribution à la mémoire collective avec « Verdun ».

Toujours en 2016, en collaboration avec le scénariste Jean-Yves Le Naour et le dessinateur Inaki Holgado, Marko participe à la mise en scène des albums de la collection Verdun aux éditions Bamboo Grand Angle. Cette série historique contribue à la transmission de la mémoire de la Première Guerre mondiale auprès des nouvelles générations. D’ailleurs, Marko a été choisi pour illustrer le mémorial de Verdun dans le cadre d’un projet magnifique qui va permettre de toucher de nouvelles générations sans trahir les mémoires, les émotions, et la dignité des anciennes et de leurs descendants.

Un engagement pour la jeunesse avec « La Brigade des souvenirs ».

En 2021, Marko s’associe aux scénaristes Carbone et Cee Cee Mia pour l’album *La Brigade des souvenirs*, une œuvre destinée à la jeunesse qui mêle aventures et transmission inter-générationnelle. Ce projet témoigne de son engagement à éveiller la curiosité et l’imaginaire des plus jeunes.

Un artiste ancré dans sa région

Bien que né à Bordeaux, Marko est profondément attaché au Pays basque, où il a installé son atelier. Cette région, riche de traditions et de paysages inspirants, nourrit son imaginaire et imprègne son œuvre d’une authenticité particulière. Son engagement pour la culture basque se manifeste tant dans ses créations que dans son implication locale.

À travers ses œuvres, Marko parvient à allier humour, sensibilité et rigueur historique, offrant aux lecteurs des récits riches et variés. Son parcours témoigne d’une volonté constante de partager des histoires qui résonnent avec notre humanité commune, tout en restant fidèle à ses racines et à ses valeurs.

Et tant d’autres choses à raconter…

Nous pourrions également parler de sa collaboration avec le journal de Spirou dont il a signé deux couvertures et une chroniques de conseils sous le nom du Professeur Marko et également des nombreux projets comme son album à venir dans une collection de BD de prestige… Nous pourrions également vous parler des jeunes dessinateurs qu’il suit, de sa vie discrète à Ustaritz… Nous aurions pu parler de sa collaboration avec KUKUXUMUXU dont il a signé de nombreux tee-shirts iconiques à ses débuts… Mais nous décidons d’en rester là…  De maintenir le suspens pour la prochaine fois… Et surtout de respecter son authenticité et son humilité.

 

Faire l’hommage d’un dessinateur aussi doué que Marko, c’est un peu comme résumer tout un album dans une seule case, avec une seule bulle de dialogue…

Ce qui nous touche dans son talent et sa personnalité, c’est ce qui est en dehors de la case justement, ce que l’on ne voit pas. Car nous sommes persuadés que Marko n’est qu’au début d’une carrière qu’il a commencée avec l’éternel Babar, qu’il a poursuivi avec la géniale l’Agence Barbare, déjà deux B, et qu’il finira avec Bonheur au Pays Basque… Et de quatre !

De Marko, nous sommes fans des Godillots, et de la feel-good BD Le jour où le bus est reparti sans elle… Premier titre d’une collection de huit ouvrages, dans lequel nous avons trouvé une ambiance envoûtante digne des meilleures animations de Miyazaki… Au point que nous rêvons qu’il adapte Obabakoak du génial Bernardo Atxaga… Le jour où… Nous a rendu heureux tant par son scénario et ses dialogues que par le dessin à la fois précis et tendre de Marko… Un trait qui en dit long sur l’univers intime du dessinateur, sur sa sensibilité, sur sa profondeur, sa pudeur, sa candeur, et sur l’incroyable talent qu’il porte et qui devrait donner naissance à de beaux chefs-d’oeuvre à venir.

Pour finir, ce dont nous sommes le plus admiratifs, c’est du parcours du petit Marc qui découvrant qu’il est doué pour le dessin a décidé d’en faire son métier… Un pari fou quand on sait à quel point il est difficile d’en vivre, et surtout à quel point cette passion est chronophage, et presque anthropophage quand elle absorbe toute la vie autour du dessinateur qui la porte.

L’exemple de Marko est celui d’un artiste qui décide de dessiner sa vie, et de la rendre aussi belle que son talent le lui permet, un exemple de réalisation de soi qui devrait être enseigné dans les écoles aujourd’hui, car dans le monde qui vient, l’intelligence artificielle remplacera peut-être les comptables et les avocats, jamais les créateurs de rêves et d’émotions, jamais ce vide intelligent des cases autour des personnages, ce trou blanc autour des bulles, ce « non dessiné » comme il y a un « non dit »… Car tout le génie du dessin de Marko est là, l’invisible qui souligne le visible, les vides qui définissent les pleins, ces petits riens qui tiennent le Grand Tout.

 

 

© Franck Sallaberry pour l’Institut Pays Basque Excellence.

VOUS

Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?

Tintin, puis Gaston Lagaffe.

Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?

La curiosité, l’amour des autres, la tendresse et la bienveillance.

Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?

Le dynamisme qui a animé ma vie.

Quels sont selon vous les clés du bonheur personnel ?

Ceux qui nous entourent.

VOTRE TRAVAIL

Quel a été votre premier job dans la vie ?

Dessinateur.

A quoi ressemble une de vos journées ?

Elles sont concentrées et efficaces. des moments denses de concentrations intenses ponctuées de décrochages nécessaires pour compenser.

Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?

La rigueur et l’exigence, le professionnalisme . Et spécifiquement à mon métier : la remise en question, la recherche, la curiosité, et l’inventivité.

Quelles sont selon vous les secrets du succès professionnel ?

Aucune idée. Ce n’est pas de mon ressort. Je crée, le marché fait le reste…

VOTRE PAYS BASQUE

Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?

Celui que je vivrais demain et dont je me souviendrai plus tard.

Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?

Les montagnes.

Comment définiriez-vous l’identité et la culture basque ?

Tout est dit dans le mot « Euskalduna ».

À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?

Il n’existe pas. Tout comme il n’y a pas de France, d’Espagne, de Suisse ou de Pérou idéal… Mais si je devais répondre. je dirais que le respect inter-culturel rendrait chaque culture idéale.

VOTRE QUESTION

Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?

Qu’est-ce qu’on fout là ?