Distingué au titre de ses qualités humaines, de son goût pour l'innovation, pour son intelligence du territoire et pour avoir été à l'origine de iKlax, de Apps & Co et pour développer aujourd'hui Poplidays.

NOTRE PORTRAIT :

L’innovation et le courage en héritage…

 

Clive Owen, Owen Wilson, Owen Jones, ou encore Michael Owen, le brillant buteur anglais…

Visiblement le nom Owen porte chance à ceux qui le portent.

À moins que le succès ne doive rien à la fortune, mais que ce prénom donne de la détermination à ceux qu’il désigne. Phénomène qui est désormais prouvé sur le plan des neurosciences… Le son répété de nos prénoms influence notre caractère… s’appeler Brice ou Jack, Lola ou Anastasia… Répété des millions de fois, notre nom et notre prénom ne produisent pas les mêmes effets dans les zones de notre cerveau. D’autant que l’on s’identifie aux autres porteurs de nos prénoms, plus ou moins célèbre, d’où les effets de mode ou de bannissement… Par exemple, il n’y a plus beaucoup d’Adolf en Allemagne…

Quand on le voit arrivé au rendez-vous, on apprécie son style chic et décontracté. Il est vrai que Owen veut dire élégant en Celtes. Si nous devions le décrire, sans disposer de photographie de lui, il se situerait quelque part entre Clovis Cornillac pour la présence naturelle et Sean Connery pour le flegme. La barbe, pour les deux…

Le mélange s’explique : Owen Lagadec Iriarte est un être hybride, fils du Breton Dominique Lagadec et de la Basque Nicole Iriarte, le Britannique et l’Euskarienne. La puissance des mélanges…

Comme il le dit, il a hérité du sens de l’innovation de son père et de l’empathie psychologique de sa mère…

Sa mère, il l’évoque avec un sourire de tendresse…Un petit bout de femme d’un mètre cinquante-six qui se démène selon lui depuis toujours pour défendre les causes humaines. Elle en a fait son métier. C’est à elle qu’il doit le sens et les codes de la culture basque : la danse, le chant, les usages sociétaux. C’est à elle qu’il doit, au-delà de la vie, son goût pour la culture vivante, pour la fusion dans l’émotion, pour cette sensibilité indomptable qui trouble parfois ses yeux à l’écoute d’un morceau de musique, à la contemplation de ses enfants en train de jouer, ou à la beauté d’un paysage qui vous redonne le sens des choses.

Ce qui est certain, c’est qu’après quelques minutes d’échange, on comprend qu’Owen Lagadec Iriarte, s’est déjà posé à 40 ans, mille questions sur son origine, sa filiation, l’invention de son caractère et de son destin. Ne pas décevoir, être à la hauteur, pouvoir être fier de ses réalisations est une forme d’obsession pour lui, ou plutôt de chemin.

Une maturité rare, quand la plupart des gens ne se posent ces questions sur la lignée, le lègue familial, le don et la transmission que beaucoup plus tard ; souvent trop tard d’ailleurs. Sinon nous serions tous beaucoup plus sages et beaucoup plus respectueux de nos attaches, de notre culture et du monde que nous laisserons derrière nous.

Ce qui est frappant chez Owen Lagadec Iriarte, père de deux enfants, toujours époux de la fille dont il tomba amoureux il y a 24 ans, au lycée André Malraux de Biarritz, alors qu’ils partageaient le même idéal étudiant, c’est la gratitude qu’il témoigne pour les autres au détour de chaque phrase.

Gratitude pour ses parents, pour ses enfants de 6 et 13 ans qui lui réapprennent chaque jour la vie, pour sa femme toujours aimante et toujours aimée, pour les professionnels qui l’ont soutenu dans le succès comme dans l’échec, et pour les peñas de Bayonne qui lui ont fait confiance dans l’objectif de leur trouver une reconnaissance officielle.

Aujourd’hui Owen Lagadec Iriarte travaille au développement de Poplidays, une plateforme de location de logements de vacances pour les professionnels, imaginée par Daniel Hiribarren, un professionnel de l’immobilier, fondateur du réseau Carmen…

Nous devons reconnaître que nous n’avons pas beaucoup d’affinité en ce moment pour les professionnels de l’immobilier qui vendent notre pays à la découpe en surfant sur la demande. Cependant, Daniel Hiribarren fait partie de ceux pour qui nous avons du respect.

En effet, il s’est fait tout seul, il a créé une marque forte, un réseau d’agences, de la valeur économique, et de l’emploi. Nous savons également qu’il est conscient des dérives mercantiles actuelles au Pays Basque. De ce fait, nous comptons sur les professionnels basques comme lui pour réguler et assainir le marché, car le Pays Basque ne peut accueillir tous ceux qui souhaitent y vivre au risque d’y perdre son âme et au détriment de sa population native… Car alors ce qui adviendrait de terrible, ferait que nous serions tous perdants.

Nous respectons aussi Daniel Hiribarren, car il sait reconnaître le talent quand il le croise, et il ne s’est pas trompé quand il a confié le développement de Poplidays à Owen Lagadec Iriarte. Car après deux ans d’effort, c’est déjà à nouveau un succès local, régional, national et bientôt international.

Mais prenons le temps de revenir sur les succès et les échecs d’Owen pour comprendre ce qui a forgé l’homme.

Comme disait Nelson Mandela, « je n’ai jamais perdu : ou j’ai gagné ou j’ai appris… ».

Une philosophie qui imprègne le parcours d’Owen Lagadec Iriarte, fait de rêves, de déceptions, puis de rêves plus grands.

Son père l’a beaucoup marqué dans sa trajectoire. Il a toujours été un visionnaire, un indépendant, un écologiste avant la lettre. En 1974 Dominique Lagadec se battait déjà contre les pots de yaourt en plastique de Danone. En 1977 il inventait le petit fromage basque qui n’existait jusqu’alors qu’en grand format. Il avait une ferme bio avant que le bio ne soit à la mode… Il faisait du cidre basque bien avant qu’il devienne également une mode et ne se vende en bouteille…

De son père et de sa vie virgilienne, austère, entière, Owen a appris l’engagement total, contre vents et marées, parfois contre les siens si c’est pour rester fidèle à soi-même. La leçon est dure, mais nécessaire, car être parent c’est apprendre l’autonomie à ses enfants. L’oiseau a toujours peur de se lancer du nid, c’est le risque de tomber qui nous donne des ailes.

Entre le Yang de l’engagement individualiste de son père Dominique, et le Yin de la psychologie altruiste de sa mère Nicole, Owen a trouvé une voie d’équilibre dans l’engagement bienveillant au service des autres. Un chemin qui a fait de lui, dès la sixième, un des représentants nationaux des élèves. François Bayrou était alors ministre de l’Éducation nationale, et Owen était porte parole des jeunes de sa génération au sein de diverses assemblées représentatives. Une sorte de super chef de classe.

En effet, Owen est du genre a lever le doigt d’instinct quand on demande un volontaire, puis à réfléchir après aux conséquences…

S’en suit une scolarité orientée vers le commerce et le marketing, dont il adore la créativité. Il est très vite passionné par la philosophie, la psychologie, des techniques comme la PNL ou la rhétorique aussi, car elles permettent d’entrer en empathie avec les autres en fonction de leurs canaux sensoriels, et d’organiser un discours pour faire passer ses idées.

Owen Lagadec Iriarte a toujours été fasciné par l’incomunicado ; le fait que deux personnes qui pensent la même chose dans le fond, s’opposent et s’isolent dans leurs idées parce qu’ils n’utilisent pas les mêmes mots.

C’est en effet un mal qui nous frappe tous, souvent en plein cœur.

Soudain, Owen Lagadec Iriarte se fige. Son regard se fait plus profond, comme s’il regardait en lui, pour trouver ce qu’il a envie de me dire, de vous dire, de la plus simple façon…

« Laisser une trace pour remercier, voilà ce qui me porte… », lâche-t-il.

Avant de m’expliquer qu’il a conscience d’avoir beaucoup de chance, et de ne pas vouloir la gâcher, de rendre aux autres ce que ses parents, sa famille et la vie lui ont déjà donné.

Dans ce souci de transmettre, il poursuit deux grands objectifs :

Il me parle d’abord de son combat pour la reconnaissance du statut des peñas bayonnaises dont il est le président depuis 2012.
Il m’explique que les peñas, avec leurs 3000 membres permanents, sont un élément constitutif de la culture populaire basque, un vecteur identitaire puissant dans lequel tous les Bayonnais se reconnaissent. Pour autant, alors qu’elles existent depuis des décennies, elles n’avaient aucune reconnaissance officielle, outre leur statut d’association loi 1901.

Son approche a été d’imaginer avec l’ensemble de leurs représentants ce que seraient les peñas dans 50 ans. Comment garantir qu’elles existent encore ? Et dans quel but, avec quelle mission profonde outre celle de faire la fête ensemble…

La démarche a abouti à un véritable contrat gagnant-gagnant entre la ville de Bayonne et l’ensemble des associations. Il est ainsi établi qu’une peña doit contribuer au développement culturel et sociétal de la ville et réciproquement : une sorte de label.

À la fin de son mandat de président, il pourra laisser les clés du bureau le cœur léger : avec son équipe, les présidents et les membres des peñas, ils auront tous ensemble remporté une belle victoire pour la vie populaire de leur ville. D’autant qu’au passage, avec sa peña, Owen aura contribué à créer le premier Pintxo Eguna en 2011, des choses qui resteront pour contribuer au bonheur des gens.

Owen marque une pause, puis me parle de son deuxième grand challenge : l’entreprise. Créer de la richesse et de l’emploi ici.

C’est important pour cet ancien élève de l’ISEG, une école de communication, de marketing et de digital.

Fan de musique, de batterie, de piano, de guitare et même de cornemuse grâce à papa. Un père auprès de qui il fit ses premières tamborradas de Bayonne dans les années 80… Amoureux de la musique donc, il se retrouve à la fin de ses études, embauché au Danemark par le leader du tapis d’entreprise Milliken, au poste de Directeur commercial Sud de l’Europe…

Le poste est très lourd pour ses jeunes épaules, c’est le début de l’industrie de la location de tapis et de paillasson, il est difficile de faire ouvrir les portes, même si une fois qu’il est entré chez le client, son goût pour la PNL et la rhétorique lui font signer de beaux contrats.

Owen se bat quelques mois…

Le challenge est à l’échelle de l’Europe, et il est seul… Le Pays Basque lui manque : il décide de rentrer.

Il comprend très vite qu’il ne trouvera pas de poste équivalent ici, où l’emploi est beaucoup plus rare que les vagues…

Avec un ami technicien, après des années de développement, il présente iKlax au Midem 2008, le grand salon réunissant les professionnels de la musique. iKlax Media, sa société, lance son format musical interactif sur exploitant l’ensemble des pistes audio enregistrées pour un morceau de musique.

L’iKlax est un format audio multipiste interactif apparu ainsi sur le web début 2008. Il a été conçu à travers une collaboration scientifique entre iKlax Media et le LaBRI débutée en 2006.

Aux côtés d’Owen, divers scientifiques et chercheurs du monde de l’audio numérique y ont contribué comme Fabien Gallot, Ivan Duchemin, Sylvain Marchand (Chercheur du LaBRI) et Myriam Desainte-Catherine (Directrice Technique du SCRIME.

Le format a été officiellement reconnu par la communauté scientifique internationale lors de l’ICMC 2008 (International Computer Music Conference) à Belfast.

Pour fêter les 40 ans du premier tube de David Bowie, Space Oddity, EMI et iKLAX mettent même au point une application permettant de remixer cette chanson. On peut ainsi changer voix, guitare, batterie, mellotron, orgue ou encore violons puis de sauvegarder son nouveau mix.

C’est donc l’euphorie chez Iklax Media…

Hélas la crise de 2008 passe par là : les bulles explosent, les investisseurs se replient, le modèle économique de iKlax est encore fragile même si l’outil est prodigieux…

Owen et son équipe ont sous-estimé le poids des applications pour iPhone, Iklax est encore vendu en boîte en carton…

S’ils avaient été en Californie, ils auraient pu lever des fonds, accélérer la transformation digitale de l’entreprise, faire d’Iklax un ensemble de solutions comme Adobe… Mais ici, au Pays Basque… Ils sont obligés de jeter l’éponge, ou plutôt d’offrir leur standard à la communauté…

Au passage, Owen remercie l’Estia, Jean-Roch Guiresse, Patxi Elissalde, pour leurs conseils et leur bienveillance à travers la tempête… Son cabinet comptable de l’époque Exco, qui l’a accompagné avec panache et professionnalisme jusqu’à la liquidation en 2012… Il a une pensée pour ses actionnaires aussi, qui sont restés intelligents et solidaires jusqu’au bout. Owen est ému, reconnaissant, fier aussi de cet échec flamboyant.

Cependant, comme il n’est pas du genre à perdre facilement et ayant senti l’iceberg de la crise approcher, Owen ses collaborateurs ont commencé à développer la marque Apps & Co, déposée officiellement en 2010 : un service de création d’applications touristiques au sein d’iklax.

Quand iklax Média est liquidé, Apps & Co accompagne la plupart des Offices du tourisme du Pays Basque dans leur transformation digitale, à travers notamment l’application macôtebasque qui offre de réels services de géolocalisation et de propositions adaptées au profil des utilisateurs.

C’est à cette époque de Owen Lagadec Iriarte rencontre Daniel Hiribarren qui fait appel à Apps & Co pour son site Carmen et son application.

Owen et Daniel ont la même approche, la technique est au service de l’humain. Tout doit être simple, fluide, utile, ergonomique…

En 2016, Owen a un peu fait le tour du tourisme… Il cherche un nouveau challenge professionnel. Il vend la marque Apps & Co d’un côté et sa technologie de l’autre.

Il rêve alors d’Amérique. Partir pour réussir dans un pays où tout est possible. Mais ses racines, sa famille, les peñas sont là, il tourne en rond…

Il s’investit alors davantage dans le cluster Pays Basque Digital initié par Jean-Louis Mélin, aujourd’hui PDG créateur de IzarLink.

Il se sent bien dans ce cluster donc Marie-Jo Burucoa, directrice associée de Novaldi, est présidente depuis avril 2018

L’idée de Pays Basque Digital est de promouvoir les entrepreneurs digitaux d’ici, de valoriser le savoir-faire reconnu des acteurs locaux, et de conquérir ensemble des marchés au-delà du Pays Basque.

Dans ce cadre, Owen recroise Daniel Hiribarren qui cherche quelqu’un pour développer Poplidays, qu’il a créé en 2011, mais qui malgré un développement régulier, est loin des ambitions qu’il s’était fixées.

Daniel demande un audit à Owen qui étudie les services de la plateforme.

Le diagnostic tombe : la plateforme est optimisable, tant sur le plan technologique que sur le plan des services et du marketing.

Daniel propose le challenge à Owen.

Owen relève le gant en 2016 à condition d’avoir les vrais pouvoirs d’un dirigeant, carte blanche dans la méthode. Le patron de Carmen l’adoube.

Owen passe alors une année à transmettre sa vision à ses collaborateurs, qu’il apprécie beaucoup sur le plan humain et professionnel. Il a juste besoin de libérer les talents et de transmettre la confiance que lui a témoignée Daniel.

En 2017 il reconstruit techniquement l’entreprise et assainit les relations sur la chaîne technique qui ne demandait qu’à être alignée avec la mission de Poplidays et valorisée dans des protocoles de travail plus exigeants.

Dès 2018 les premiers signes de succès apparaissent. Les Clients se développent partout en France, les contrats tombent.

Aujourd’hui Poplidays gère 35 000 biens et emploie 14 salariés, deux de plus qu’à son arrivée.

Le volume d’affaires est passé de 10 à 25 millions, sur lequel la plateforme prend sa commission, comme tout modèle de ce genre.

Aujourd’hui Owen a repris la course en semi-marathon. Son père fait toujours du cidre à Txopinondo, son frère vend de la bière chez Akerbletz. Sa mère et sa sœur Saioa, docteur en neuroscience, soignent des gens au centre Eléa. Ses amis de la peña Zirtilak, les morpions, boivent des canons en rigolant. Il va fêter ses 15 ans de mariage avec sa femme, celle avec qui il a redoublé sa seconde pour cause de trop d’amour…

Vous allez me dire, c’est juste le destin d’un homme et juste un jour de plus sur la Terre…

Certes, mais ce parcours reflète celui de milliers de talents d’ici qui façonnent le Pays Basque jour après jour.

Et même si ce n’est qu’un jour de plus sur la Terre, c’est notre terre, la terre basque, notre Ama Lur…

Une terre qui a reçu la générosité, l’identité et la fierté en héritage, à l’image d’entrepreneurs comme Owen Lagadec Iriarte qui comptent bien les transmettre à leurs descendants…

VOUS

Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?

Le Roi Arthur : symbole de la culture celte (la moitié de mes origines), j’ai toujours adoré ce genre de héros balancé entre vie héroïque et tragique. De la magie, un groupe humaine soudé, et des événements de vie complexes, où la notion de bien et de mal est traitée de façon non binaire.

Quelles sont les valeurs qui vous sont essentielles ?

Equité, fiabilité, constance, exigence, indulgence, bienveillance.

Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?

J’aimerais qu’ils gardent le souvenir d’un homme fiable, créatif, généreux et tentant de dépasser sans cesse ses propres limites.

VOTRE TRAVAIL

Quel a été votre premier job dans la vie ?

Animateur de camping à Ascain à 16 ans. J’y ai confirmé mes aptitudes naissantes à animer un groupe humain et mon goût pour la prise de parole publique.

A quoi ressemble une de vos journées ?

Salut de l’équipe, contrôle des monitoring techniques et commerciaux, point d’avancée des sprint (micro-projets de la semaine) en cours, actions sur les différents sprints, lecture de différentes sources médiatiques, et beaucoup d’échanges avec les équipes pour déverrouiller ce qui peut l’être.

Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?

L’exigence personnelle, l’indulgence envers autrui, la structuration du travail personnel, la capacité d’autonomie, la fiabilité, le courage et le décloisonnement.

VOTRE PAYS BASQUE

Quel est votre meilleur souvenir au Pays basque ?

Difficile de résumer mon Pays Basque en 1 seul souvenir.
Chaque jour y est une opportunité et je me démène pour créer des instants mémorables.
Mon entrée à l’incubateur Estia Entreprendre en 2005 fut le début de mon aventure entrepreneuriale au Pays Basque.
Mon élection comme président des Peñas Bayonnaises et mon entrée à la commission des fêtes furent plein de symboliques et d’émotions pour moi.
Mon enterrement de vie de jeune garçon en 2004 à la Chambre d’Amour reste dans les annales de ceux qui y ont participé (ou des badauds qui l’ont subi).
Et comment ne pas citer l’ambiance incroyable du Pintxo Eguna, créé et organisé avec mes amis de la peña Zirtzilak ?
Mais allez, j’en retiens 1 parmi tous : le Masculinus Festis pour la naissance de mon fils en 2007. Un concept simple : réunir tous les hommes de la famille (grand-père, père, oncles et amis) pour célébrer la naissance de mon premier enfant. Le Pays Basque est de ces endroits où le moindre événement prend une tournure mémorable, tant par le décor, toujours sublime, que par l’état d’esprit joyeux et festif qui y résonnent.

Quels sont les endroits que vous aimez fréquenter ?

La Chambre d’amour (pour le running et les apéros d’été), le centre-ville de Bayonne pour son ambiance si conviviale, les peñas bayonnaises pour leurs vibrations culturelles, Biarritz pour son romantisme, le Bahia Beach pour son thon mariné et sa vue incroyable sur Parlementia, et quelques autres lieux que je garde à l’abris des oreilles indiscrètes…

À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?

Je rêve d’un territoire qui trouve un meilleur équilibre entre création de valeurs et d’emploi (permettant aux enfants du pays de rester vivre ici et aux nouveaux venus d’apporter leur richesse), développement territorial (accessibilité de l’immobilier et trafic routier) et préservation/évolution de la culture locale.
Au-delà de la problématique foncière et du trafic routier saturé qui pénalisent excessivement les habitants, je suis aussi inquiet de la « folklorisation » de notre culture.
Lorsque la culture est un point de repère, elle nourrit le développement et les choix d’un territoire. Lorsqu’elle devient une caricature, elle n’est qu’un produit du champ économique et le territoire devient neutre et vide de sens.
La culture peut être puissante pour arbitrer des choix politiques et sociétaux grâce à l’universalité qu’elle porte. Lorsque l’on se revendique d’une culture, c’est qu’on se retrouve dans le « commun », le « collectif » et les codes de celle-ci. Alors on peut rêver d’un territoire qui avance dans un sens validé par ses habitants et ses acteurs.

Si le Pays Basque parvient à équilibrer ces 3 piliers, je pense qu’il continuera à être cette exception territoriale que beaucoup nous envie.

VOTRE QUESTION

Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?

La conscience n’est-elle qu’une sensation illusoire produite par des impulsions électriques trompeuses, réduisant notre conviction d’être à une sensation de contrôle inexistante, et notre quête de sens des actions veines et incohérentes, ou est-elle une brique, pour le moment incomprise, de l’évolution ?