Pierre Bordaberry, le psychologue qui réconcilie science, société, sport et simplicité…
Pierre Bordaberry, un psychologue engagé entre science, vulgarisation et kick-boxing
Psychologue et docteur en psychologie, Pierre Bordaberry s’est rapidement imposé comme une figure incontournable de la vulgarisation en santé mentale, notamment grâce à sa chaîne YouTube PsykoCouac, suivie par plus de 200 000 abonnés. Ce Bordelais d’origine basque a fait de la diffusion des connaissances en psychologie une mission, en les rendant accessibles à tous avec humour et pédagogie. À travers ses vidéos, il aborde des thèmes complexes avec une approche décomplexée, démystifiant les notions psychologiques et offrant des conseils concrets à ses spectateurs.
Des ouvrages pour comprendre et agir
L’un de ses récents livres, Ce n’est pas toi le problème (2023), illustre bien cette volonté de démocratiser la psychologie. Cet ouvrage traite de cinq thématiques majeures : la dépression, l’anxiété, les troubles alimentaires, le sommeil, et l’estime de soi. Loin de blâmer les individus, Bordaberry analyse les facteurs sociaux et environnementaux qui contribuent à l’émergence de ces troubles. Il adopte une approche empathique, rappelant que le mal-être est souvent le fruit de conditions extérieures plutôt que d’un manque de volonté personnelle. Il plaide pour des solutions collectives tout en offrant des pistes d’action personnelles pour que chacun puisse reprendre le contrôle de sa santé mentale. Cet ouvrage est rapidement devenu un guide pour ceux qui cherchent à mieux comprendre les enjeux de la santé mentale moderne.
En parallèle, Bordaberry est également co-auteur d’une bande dessinée, Le prix du bonheur (2024), qui aborde de manière originale et humoristique la quête du bonheur, déconstruisant les théories simplistes souvent véhiculées sur ce thème. Ce projet, réalisé en collaboration avec le scénariste Thierry Gloris et l’illustrateur Sergio Meliá, s’inscrit dans la continuité de son engagement pour une vulgarisation scientifique de qualité. Cette bande dessinée réussit à rendre accessibles des concepts psychologiques tout en conservant une touche de légèreté et de réflexion.
L’attachement au Pays basque et au sport
Très attaché à sa région natale, le Pays basque, Pierre Bordaberry y trouve des inspirations profondes pour son travail et des sources d’interrogations constantes sur le principe d’identité. Cet héritage culturel et ses questionnements se ressent dans sa manière d’aborder la psychologie, avec un souci constant de l’humain et des racines identitaires. Ce lien avec le territoire enrichit son approche de la santé mentale, où la compréhension de soi passe aussi par la réappropriation de ses origines et de son environnement.
C’est aussi un amateur passionné de kick-boxing, un sport qu’il pratique depuis des années. Pour lui, cette discipline va bien au-delà de la simple activité physique : elle est un moyen de canaliser l’énergie mentale, de renforcer la résilience face aux défis psychologiques et de se reconnecter à soi-même. Cet équilibre entre le corps et l’esprit s’inscrit parfaitement dans sa philosophie de vie et de pratique professionnelle. Il considère que le sport, tout comme la thérapie, peut être un puissant vecteur de transformation personnelle. En salle de sport comme en cabinet, Pierre Bordaberry souligne l’importance de la persévérance et de l’engagement face aux défis, qu’ils soient physiques ou mentaux.
Les réseaux sociaux : un outil de proximité et de soutien
Au-delà de sa chaîne YouTube, Pierre Bordaberry a su créer des espaces de dialogue autour de la santé mentale. En créant une communauté soudée et bienveillante, il offre un espace où les internautes peuvent se sentir moins isolés dans leurs difficultés. Ces plateformes lui permettent de toucher un public plus large, mais aussi d’être au plus près de ses abonnés, en rendant le savoir scientifique accessible au quotidien.
Un regard critique sur le système de santé mentale
Dans ses interventions publiques et ses écrits, Bordaberry se montre particulièrement critique vis-à-vis du système de santé mentale actuel. Il regrette que l’on privilégie souvent des approches médicales et médicamenteuses sans prendre en compte les facteurs sociétaux qui influencent la santé psychique des individus. Selon lui, les causes du mal-être sont souvent ancrées dans les réalités sociales, comme le stress au travail, les inégalités, et l’isolement social, autant de dimensions qui nécessitent une approche plus globale et inclusive.
Bordaberry milite pour une meilleure reconnaissance de ces facteurs dans les politiques publiques et appelle à une prise en charge plus holistique des troubles mentaux. Il défend l’idée que les solutions ne se trouvent pas seulement dans les prescriptions, mais aussi dans la qualité de vie, les relations humaines et l’équilibre personnel. À travers ses conférences et ses écrits, il met en lumière la nécessité de repenser la santé mentale comme un tout, intégrant le bien-être émotionnel, social et physique.
Au croisement de la science et de la culture populaire : la psycho pop ?
Avec cette démarche, Pierre Bordaberry ne se contente pas d’être un simple psychologue. Il devient une voix engagée pour une santé mentale plus juste et plus accessible, tout en explorant des moyens novateurs de promouvoir le bien-être, à l’intersection de la science et de la culture populaire. Sa capacité à mêler rigueur scientifique, pédagogie et humour fait de lui un acteur clé de la vulgarisation psychologique en France, s’adressant aussi bien aux experts qu’à un public plus large, en quête de mieux-être et de compréhension de soi. Sa participation remarquée à des événements comme le TEDxSaintGilles lui a permis de diffuser ses idées sur des scènes prestigieuses, inspirant ainsi un public varié à repenser leur approche de la santé mentale.
Une vision renouvelée de la psychologie
Pierre Bordaberry incarne une nouvelle génération de psychologues, ouverts sur le monde et ancrés dans leur temps. Son approche est à la fois pragmatique et humaine, cherchant à reconnecter les gens à leurs propres forces tout en proposant une lecture critique de la société. Pour lui, la psychologie n’est pas seulement une science, c’est aussi un outil de transformation sociale. En alliant le savoir académique à une approche de terrain, il fait le pari de rendre la santé mentale plus accessible, et d’inscrire durablement la psychologie dans la culture populaire. Avec Pierre Bordaberry, la thérapie devient un espace où chacun peut trouver les outils pour mieux se connaître et faire face aux défis du monde contemporain.
Conclusion : Savoir se relever, c’est déjà guérir
Pierre Bordaberry n’a pas seulement réinventé la façon de parler de la psychologie : il en a fait une discipline vivante et accessible, où chacun peut trouver sa place. Sa devise : « Savoir se relever, c’est déjà guérir. » Une phrase qui résume sa vision de la résilience, aussi bien en kick-boxing qu’en thérapie, et qui continue d’inspirer ceux qui le suivent à la manière d’un copain psy, d’un ami de thérapie qu’on écoute à l’apéro comme on suivait dans les jardins ou sur les places Socrate, Diogène ou Épicure à la naissance de la philosophie, deux approches complémentaires de l’esprit et de l’humain qui nous aident à savoir qui nous sommes…
Pierre Bordaberry à travers son approche grand public invente le concept du psy copain mais jamais vulgaire ni familier, et cette clé si simple ouvre nos coeurs et nos esprits avec davantage d’efficacité que les approches pontifiantes ou celles des gourous du « perso-dév », car pour sympa qu’il est, Pierre Bordaberry est un psychologue, un vrai et docteur s’il vous plaît !
© Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence.
SON AUTO BIO :
Originaire du pays basque, je me suis expatrié chez les bourgeois bordelais pour mes études en psychologie ! Psychologue en libéral, j’ai décidé de vulgariser par la suite la psychologie devant le manque d’informations fiables que l’on trouvé sur le sujet en créant une chaîne de vidéo Youtube (Psykocouac). Depuis, je multiplie les tentatives de vulgarisation au gré des propositions que cela soit sous forme de livres (Ce n’est pas toi le problème) ou de bande-dessinée (le prix du bonheur TTC)
VOUS
Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?
Je n’ai pas vraiment de héros qui m’ont marqué car je suis assez peu sensible à la poursuite de modèles. Par contre, je me rappelle avoir toujours préféré les histoires qui mettent l’accent sur les conflits car cela rend les histoires beaucoup plus divertissantes.
Je dirais que cela dépend des situations et de ce que je recherche. Je ne mets pas en avant les valeurs dans un cours de kickboxing ou devant mes patients. Mais globalement, il y en a des transversales à plusieurs situations comme le respect de l’autre, de ses besoins et de son droit à exister. On peut essayer de trouver au maximum les compromis pour que l’un s’en tire sans écraser l’autre.
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?
Il faudrait leur demander à eux. Ils prennent ce qu’ils veulent et préfère, même si c’est pour dire que j’étais un connard.
Quels sont selon vous les clés du bonheur personnel ?
- S’amuser
- s’amuser
- s’amuser
- se rendre un peu utile pour redistribuer la chance d’avoir une vie amusante
VOTRE TRAVAIL
Quel a été votre premier job dans la vie ?
Je ne suis plus sûr mais je crois que cela a été de mettre des salades dans un rayon de supermarché d’un directeur très sympa.
À quoi ressemble une de vos journées de travail aujourd’hui ?
Ma semaine est séparée en deux temps. Dans mon cabinet, j’enchaîne les consultations assis sur un fauteuil, ce qui n’est pas très intéressant à raconter. Le reste de la semaine, le but est de passer du temps soit à glander, soit à construire les différents projets que je me mets en tête, qu’il soit sportif (pouvoir servir de sparring partner valable pour les futurs champions) ou psychologiques (la chaîne, livre, etc)
Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?
Le recul sur soi. Je ne trouve rien de pire dans le monde du travail que les gens incapables de réfléchir en prenant du recul et en voyant que les situations sont complexes. Cela empêche toute recherche de compromis dont j’ai parlé précédemment. Selon moi, une question importante à avoir en tête est « est ce que je suis pas en train de faire n’importe quoi ? », cela permet de s’ouvrir à des réflexions nouvelles et empêcher les prises de tête d’ego.
Quelles sont selon vous les secrets du succès professionnel ?
Vu le nombre de débiles qui ont du succès et que 80% de notre fortune en France soit dû à l’héritage, je dirais la chance. Du coup, les compétences propres m’intéressent plus que le succès.
VOTRE PAYS BASQUE
Quel est votre meilleur souvenir au Pays Basque ?
Tout d’abord, les plages, y en a pour tous les goûts et ça m’a permis de m’amuser, rencontrer des gens et manger sans rien payer quand j’avais des mois de vacances. Et deuxièmement, les restaurants. Le choix est énorme. Le problème est que dès qu’un prend une étoile, on voit quasi doublé ces prix en 3 ans, attitude qui me déplaît pas mal.
Quels sont les lieux que vous aimez fréquenter ici ?
Les restos et la plage. J’aime bien les bars dans ma vie mais aucun ne m’a trop marqué au pays basque
Comment définiriez-vous l’identité et la culture basque ?
J’ai du mal avec les questions d’identité. Une personne en donne une et la personne 10 mètres plus loin en donne une autre. Donc je ne vois pas trop l’intérêt d’en donner une.
À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?
Le territoire en soi se suffit à lui-même. Le problème pour moi est le fait que lui et sa jeunesse puisse mourir pour l’intérêt de vieux riches en vacances. Le fait que les jeunes ne puissent se loger correctement est un gros problème sur le long terme. C’est pour cela que je pense que les initiatives comme celle du collectif ALDA sont importantes. Je n’ai pas envie que le pays basque devienne juste un territoire de vacances de vieux riches.
VOTRE QUESTION
Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?
Je demanderais à l’univers s’il est possible de faire en sorte de guider la tendance naturelle des gens à écraser les autres sur le long terme ou si c’est foutu d’avance.