Le coeur de Robert Rabagny a deux ventricules, le surf et le rugby, un coeur rouge et blanc qui a la forme de Biarritz et le sourire des milliers de supporters de son club.
Robert Rabagny : Un indien dans la vie
Charismatique, dévoué et incontournable, à la fois personnage publique et pudique, Robert Rabagny est bien plus qu’une mascotte pour le Biarritz Olympique. Avec son énergie débordante, son humour cabotin et son amour profond pour sa terre d’adoption, il est devenu une figure emblématique du club et de la pop culture locale. Né à Oran et arrivé à Biarritz à l’âge de trois ans, il incarne dès son enfance l’âme débrouillarde, rêveuse et amicale du Pays. Plus tard, sous les traits de Geronimo l’indien, le petit Peter Pan du Gaz, les halles de Saint Charles, devenu chef indien, fera vibrer les supporters de son club, incarnant l’esprit du BO luttant contre les « Tuniques Bleues » de l’Aviron comme le phare de sa ville lutte contre l’obscurité. Du signe du bélier, Robert est fonceur, têtu et ne renonce jamais même quand sa tête rencontre quelque chose de plus dur que lui, surtout même… Loin de le sonner, les obstacles le renforcent. Un trait du caractère basque…
Une enfance heureuse à Saint-Charles
Robert Rabagny a grandi dans le quartier de Saint-Charles à Biarritz, le gaz précisément, un lieu dont il garde des souvenirs empreints de simplicité et de chaleur. Il se souvient avec émotion de Marie Bonbon, la vendeuse de confiseries du quartier, et des courses de trottinettes qu’il organisait avec ses amis. Dès son plus jeune âge, Robert montrait déjà une sensibilité unique : alors que les autres élèves suivaient les cours et jouaient à des jeux classiques, lui préférait déjà dessiner des vagues et inventer de nouveaux jeux, parfois interdits, toujours amusants. C’est à 14 ans qu’il découvre le surf avec son frère, une passion qui restera une constante dans sa vie, partageant son cœur entre le rugby et les déferlantes de la côte basque (il fut un des premiers de sa bande à prendre un tube d’où son surnom : Le Tube) qui lui ont appris à glisser entre les écueils de l’existence et à démêler les mêlées de la vie, car il n’y a pas de réalisation de soi sans engagements ni de trajectoires sans courbes dans les mystérieux courants du destin.
Les premières expériences de travail : l’équipe et l’effort
À 18 ans, Robert fait ses débuts dans le monde du travail auprès de Lucien Lassalle, spécialiste local du surgelé. Un paradoxe pour un tempérament brûlant. Là, il apprend les valeurs du travail d’équipe, du respect hiérarchique et du goût de l’effort à commencer par se lever le matin… Des leçons qui le marqueront profondément et qui façonneront son engagement envers la communauté. En effet, ce passage dans l’entreprise Lassalle lui a permis de développer son sens de la solidarité et du collectif, des qualités qui, plus tard, feront de lui une figure fédératrice au sein du Biarritz Olympique même au coeur des tempêtes que traversera le club.
Un parcours unique vers le costume de Geronimo
À 28 ans, après avoir maintes fois prouvé son engagement sans modération pour Biarritz, Robert est reconnu, promu et intègre les équipes de la ville comme maître-nageur sauveteur (MNS). Ce poste à la piscine municipale lui permet de tisser des liens avec les habitants et d’affiner ses talents d’animateur. Des années plus tard, il prend son envol et se tourne vers la restauration avec Le Surfing qui témoignera de son amour pour le surf Old School ; un établissement aujourd’hui disparu, un musée du surf qui manque beaucoup à Biarritz, a « Place to be » conviviale où son sens de l’accueil et sa générosité naturelle en font rapidement une figure incontournable de la restauration locale. Cette expérience lui permet d’exprimer son goût pour l’hospitalité, pour les tournées gratuites et pour les assiettes bien garnies, des petits gestes rares et des qualités d’hôte qu’il mettra au service du Biarritz Olympique lorsqu’il endossera le costume de Geronimo, la mascotte du club.
Derrière le déguisement, un homme sans fard
Derrière le masque à plume de Geronimo se cache un homme sensible, un émotif au cœur gros comme le stade d’Aguilera. Robert Rabagny est aux côtés des supporters dans les victoires comme dans les défaites. Fort de son propre vécu, marqué par des succès et des déceptions personnelles, il comprend la passion, la souffrance et les joies des supporters qui s’investissent totalement dans leur club, financièrement, physiquement et émotionnellement. Ces expériences personnelles de réussite et de revers l’ont rendu encore plus proche et attachant, faisant de lui une figure de confiance pour tous ceux qui suivent le Biarritz Olympique. Le copain gouailleur qui remonte le moral, qui sort une bonne blague quand tout le monde a envie de pleurer et qui parfois, c’est vrai aussi, sait partager les larmes d’un ami…
Un cœur oscillant entre le rugby et le surf
Bien qu’il incarne l’âme du rugby à Biarritz, le cœur de Robert Rabagny balance entre deux grandes passions : le rugby et le surf. Cet attachement à l’océan, essentiel pour comprendre l’équilibre de la culture locale, entre la terre et la mer, lui permet de trouver un équilibre en dehors des terrains, et le rapproche de nombreux habitants de Biarritz, pour qui le surf est une véritable philosophie de vie. En plus de son rôle de chauffeur de stade au Biarritz Olympique, Robert co-organise depuis 1984 la compétition Biarritz Quicksilver Maider Arosteguy, en souvenir d’une championne locale qu’il a bien connue avant sa tragique disparition. Un événement de surf emblématique, la plus vieille compétition d’Europe, qui rassemble chaque année les passionnés de vagues et renforce son lien avec l’océan et la communauté surfistique locale.
Un phare pour le club et le rugby local
Alors que le Biarritz Olympique a traversé des périodes de difficultés, Robert Rabagny est resté un repère, une constante pour les supporters et pour le club. Il admire toujours son ami Serge Blanco, il lui est resté fidèle à travers toutes les polémiques. Preuve de son sens de la loyauté et de l’intégrité. Un ami comme on en aimerait tous. Pour le reste, il reste discret justement et s’attache davantage au beau jeu qu’aux mauvaises décisions des dirigeants. Les dirigeants passent, les joueurs passent, les supporters restent. Tel le phare de la ville, Robert, qui porte bien son prénom populaire comme De Niro porte le sien, incarne cette lueur d’espoir et d’optimisme dans la nuit, cette détestation de la défaite et cet amour des nouveaux défis. Sa présence rassurante dans les gradins et son soutien indéfectible au bouclier rouge et blanc poussent joueurs et supporters à ne jamais baisser les bras, rappelant que le rugby est un sport de résilience, de solidarité et d’amour. Et plus fort que tout, Robert aime aussi ses adversaires, car il aime le beau geste, les belles stratégies et la camaraderie ; Il sait qu’au-delà des couleurs du maillot, l’important ce sont les hommes qui transpirent dedans.
Un ambassadeur des valeurs basques
Fils adoptif du Pays Basque depuis sa plus tendre enfance, Robert Rabagny est profondément attaché à sa culture et à ses traditions. En tant qu’acteur local, il n’hésite pas à intégrer des éléments de la culture basque dans son animation, que ce soit à travers la langue, les coutumes ou les chants. Il fait découvrir aux visiteurs l’authenticité et la richesse de son pays, contribuant à faire de sa ville une destination enracinée dans son territoire et fière de ses origines. Robert est d’ailleurs très engagé dans diverses actions locales, soutenant des initiatives culturelles et sportives qui renforcent les liens au sein de la communauté basque. Il sait par exemple jouer le Père Noël pour les enfants malades, car il sait que parfois la vie peut être cruelle, injuste, et même une belle garce comme le chante souvent un de ses groupes préférés : Les Red Hot Chili Peppers…
Robert Rabagny n’est pas seulement un chef indien charismatique, un animateur de stade, un tonton surfeur collectionneur, c’est un phare humain pour sa ville et les siens, un modèle de passion, de simplicité et d’affection, imparfait comme nous le sommes tous mais terriblement attachant. Un beach boy portant en lui l’âme du rugby basque, du surf local et le coeur des supporters battant comme le sien dans les victoires comme dans les défaites… Car il sait qu’il n’y a pas de défaite tant qu’il y a des copains. N’est-ce pas, Robert ?
© Franck Sallaberry pour Pays Basque Excellence
VOUS
Quel héros vous fascinait quand vous étiez enfant ?
Petit, mon centre d´intérêt était le foot et la Real Sociedad. J´ai connu l´âge d´or de son histoire (champions en 1981 et 1982) et j´ai eu l´honneur de recevoir la coupe de champions de foot plage des mains d´Arconada. C’est l’exemple d´un leader sur le terrain et en dehors du terrain.
Il existe trois petits mots magiques avec lesquels nous pouvons construire des relations de confiance. Il est convenable de les utiliser plus souvent :
- Je t’aime
- S´il te plaît
- Pardon
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à ceux que vous aimez ?
Difficile de répondre à cela… mais j´aimerais qu’ils gardent le souvenir de quelqu’un de cohérent qui a fait tout son possible pour leur faire passer de bons moments.
VOTRE TRAVAIL
Quel a été votre premier job dans la vie ?
J’ai commencé à travailler dans la menuiserie de mon père à l´âge de 15 ans pendant les vacances scolaires. J’avoue que cela ne me plaisait pas du tout, mais je reconnais que ce fut une bonne école pour prendre conscience de la valeur du travail dans notre société.
À quoi ressemble une de vos journées de travail aujourd’hui ?
Ma journée commence à 8h et finit… vraiment je ne sais pas quand est-ce que je commence et quand est-ce que je finis. Mais à partir du vendredi à 15h30 je fais le break jusqu’au lundi matin pour me consacrer aux miens… et à moi-même.
Le quotidien consiste à accepter que le planning fixé en début de journée peut changer à n´importe quel moment… tout en gardant son calme !
Quelles sont les qualités professionnelles que vous appréciez ?
La persévérance et le travail en équipe… 2+2=5
VOTRE PAYS BASQUE
Quel est votre meilleur souvenir au Pays Basque ?
La route de la Corniche entre Hendaye et Saint-Jean-de-Luz. Quand j´étais tout petit on partait en famille en ballade de Zarauz à Bayonne pour visiter les amis de mon Grand Père. C´est ici qu’on faisait un petit arrêt pour pique-niquer et admirer le paysage. Ce sont les meilleurs souvenirs que je garde de mes grands-parents et de mon enfance.
Quels sont les lieux que vous aimez fréquenter ici ?
Pour un « Donostiarra », c´est très difficile de se séparer de sa ville… mais monter en VTT jusqu´au sommet de Bianditz et pouvoir apprécier le paysage, fait partie des petites merveilles de notre pays. En plus, on ne distingue pas de frontière entre le nord et le sud.
À quoi ressemblerait votre Pays Basque Idéal ?
Maintenant que le terrorisme indépendantiste n´est plus présent dans notre quotidien, il commence à être idéal n’est-ce pas ?
Néanmoins j´aimerais qu’il existe une relation plus étroite entre Iparralde et Hegoalde
VOTRE QUESTION
Quelle question aimeriez vous poser si vous étiez sûr(e) d’avoir la réponse ?
Quand mes deux filles sont nées, j´ai cherché partout le mode d´emploi, mais je ne l´ai pas trouvé.
Quelqu’un peut me dire où se trouve-t-il ?
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